Lecornu écarte les demandes de la gauche et promet un budget en feuille blanche

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Le Premier ministre Sébastien Lecornu à Mâcon le 13 septembre 2025 JEFF PACHOUD

Sébastien Lecornu a promis vendredi soir un gouvernement pour début octobre et écarté plusieurs demandes clés de la gauche. Le Premier ministre, nommé il y a 17 jours, maintient sa volonté de tendre la main aux socialistes pour éviter une censure, mais refuse tout "débauchage" de personnalités du PS.

Les réactions de la gauche ne se sont pas fait attendre. "Le compte n'y est pas", a réagi d'emblée Yvan Ricordeau, numéro deux de la CFDT, qui prévoit avec les autres syndicats une nouvelle journée de mobilisation jeudi. "Quand je lis cette interview, je m'étouffe", a commenté Arthur Delaporte, porte-parole du Parti socialiste.

Jean-Luc Mélenchon (LFI) appelle le reste de la gauche à voter la motion de censure qui sera déposée dès le début de la session parlementaire du 1er octobre. Lecornu a convié les groupes politiques de l'Assemblée nationale et du Sénat vendredi prochain, selon Matignon.

Refus des revendications fiscales

Le Premier ministre écarte fermement le retour de l'impôt sur la fortune supprimé depuis 2017 et la taxe Zucman, pourtant réclamés par les syndicats et la gauche. "Faut-il encore augmenter les impôts globalement ? Je ne le veux pas", affirme-t-il, fidèle au mantra fiscal d'Emmanuel Macron.

Il précise néanmoins que "certains augmenteront" et "d'autres diminueront" dans le prochain budget. Concernant la réforme des retraites, sa suspension ne semble pas à l'ordre du jour.

Cette option "ne règlerait aucun des problèmes" comme la situation des femmes et la pénibilité au travail, estime-t-il. "Personne ne veut d'un nouveau conclave sur les retraites", ajoute le Premier ministre, en référence aux négociations qui s'étaient soldées par un échec.

Stratégie budgétaire et économies

Lecornu assure que le prochain budget ne sera pas "d'austérité et de régression sociale" et repartira d'une "feuille blanche". Il efface le plan de François Bayrou qui prévoyait 44 milliards d'euros d'économies pour proposer sa propre approche.

Le Premier ministre esquisse plusieurs pistes d'économies : réduire de six milliards d'euros le "train de vie" de l'État, une "meilleure maîtrise des dépenses sociales et des collectivités territoriales". Un "projet de loi ambitieux de lutte contre les fraudes sociales et fiscales" sera présenté en męme temps que les projets de budget.

Les moyens consacrés aux retraites augmenteront de six milliards d'euros, ceux pour la santé de cinq milliards. Il vise désormais 4,7% de déficit au lieu de 4,6%, un objectif qu'il juge "pleinement compatible" avec celui de 3% en 2029.

Recherche d'équilibres politiques

Face aux refus socialistes, le Rassemblement national redevient l'arbitre politique potentiel pour éviter la chute du gouvernement. Lecornu dit vouloir "examiner" les évolutions possibles de l'Aide médicale d'État (AME) pour les sans-papiers, dispositif dans le collimateur de la droite et de l'extręme droite.

Il a reçu cette semaine les auteurs d'un rapport sur ce dispositif destiné aux étrangers en situation irrégulière. La dette du pays a atteint 115,6% du PIB au deuxième trimestre.

Sur les énergies renouvelables, il écarte tout moratoire pour éviter une censure du RN, démentant une information du média Contexte. "En revanche, comme pour tout euro d'argent public dépensé, aucune rente ne sera tolérée", précise-t-il.

D'après un baromètre Toluna/Harris Interactive publié vendredi, Sébastien Lecornu arrive à Matignon avec une cote de confiance proche de celle de François Bayrou lors de son arrivée en décembre 2024.

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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