Traité plastique : négociations dans le flou total à Genève

2 godzin temu
Des délégués et membres de la société civile attendent à l'extérieur de la salle d'assemblée lors du jour final des négociations cruciales sur le traité mondial contre la pollution plastique (Image symbolique) (Photo by Fabrice COFFRINI / AFP) (Photo by FABRICE COFFRINI/AFP via Getty Images) Getty Images

Les négociations sur le traité mondial contre la pollution plastique sombrent dans l'incertitude totale à quelques heures de l'échéance de minuit jeudi à Genève. « On est dans le flou plus total, avec l'impression que quelque chose nous échappe », confie une source diplomatique impliquée dans une délégation régionale. Selon les règles intérieures de l'ONU, la séance plénière doit ętre convoquée avant minuit pour ętre valide, mais peut ensuite déborder.

Le président français Emmanuel Macron a haussé le ton dans l'après-midi sur le réseau X pour encourager les délégués à trouver un terrain d'entente. « Qu'attendons-nous pour agir ? », a-t-il demandé, exigeant d'« adopter un texte à la hauteur de l'urgence environnementale et sanitaire. Pour notre santé. Pour notre environnement. Pour nos enfants ». Graham Forbes, chef de la délégation Greenpeace, souligne que « cela fait deux ans et demi qu'on négocie et les dernières heures qui restent sont cruciales ».

Ampleur du défi environnemental

Comme l'indique Nice-Matin, l'ampleur du défi est considérable : plus de plastique a été produit depuis 2000 que durant les 50 années précédentes, avec 450 millions de tonnes par an actuellement qui pourraient tripler d'ici 2060. La ministre de l'environnement du Kenya, Deborah Barasa, rappelle l'importance de l'enjeu face au fléau de la pollution plastique. « Nous devons avoir un traité mondial cohérent. Nous ne pouvons pas le faire seuls », explique-t-elle.

Cent quatre-vingts-quatre pays participent à ces négociations qui opposent deux camps irréconciliables. Les « ambitieux », dont l'Union européenne, le Canada, l'Australie, beaucoup de pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'îles, veulent nettoyer la planète du plastique. En face, les pays essentiellement pétroliers, menés par l'Arabie saoudite selon Nice-Matin, refusent toute contrainte sur la production de plastique et toute interdiction de molécules ou additifs dangereux.

Trois ans d'impasse négociatrice

Ces négociations, lancées par une résolution des Nations Unies de 2022, tentent depuis près de trois ans de forger un texte « juridiquement contraignant » qui s'attaque à la pollution plastique, y compris en milieu marin. Mercredi, une tentative maladroite de la présidence de présenter un texte acceptable par tous n'a finalement satisfait personne. « Le manque d'ambition dans le texte présenté mercredi aux Nations unies est inacceptable », a résumé Macron.

Le texte de synthèse présenté mercredi après-midi a été massivement rejeté par les deux camps. Les délégués ont déjà échoué une fois à produire un texte commun lors de la dernière séquence de négociations, à Busan en Corée du Sud fin 2024. Selon Nice-Matin, moins de 10 % de la production plastique actuelle est recyclée mondialement, sous l'œil des représentants des industries pétrochimiques présents dans les couloirs.

Scénarios de sortie limités

Pour résoudre la quadrature du cercle, la ministre kényane suggère de conclure un traité maintenant et de travailler sur certains aspects plus en détail ultérieurement. « Nous devons trouver un terrain d'entente. Il faudra peut-ętre faire des compromis, puis nous pourrons adopter une approche progressive pour construire ce traité », détaille-t-elle. Nice-Matin rapporte que le WWF recommande aux pays ambitieux d'abandonner la recherche de consensus et de faire avancer leur propre texte par un mécanisme de vote.

Aleksandar Rankovic du groupe de réflexion The Common Initiative dresse un constat pessimiste : « Il reste deux scénarios : il y a le mauvais et le très mauvais, et beaucoup de choses pas très belles entre les deux ». Le mauvais scénario serait l'adoption d'un mauvais traité comme celui présenté mercredi. Le très mauvais scénario serait l'absence totale d'accord, avec de nouvelles réunions pour trouver encore une nouvelle synthèse, ou l'abandon pratique du texte.

Sources utilisées : "AFP", "Nice-Matin", "Sud Ouest" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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